« Je suis un lève-tard »
On pense généralement des personnes « lève-tard » qu’elles sont dépourvues de volonté, dépressives, manquant de motivation voire même d’ambition. « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » comme nous dit l’adage. Être incapable de se lever tôt ne serait que la conséquence de mauvaise habitudes que le sujet, dans sa fainéantise, aurait laissé s’installer.
C’est d’autant plus crédible que les lève-tard sont généralement aussi des couche-tard, comme les lève-tôt sont des couche-tôt. Il serait pour le coup tentant de penser qu’un tout petit ajustement de rythme suffirait à régler le problème pour toutes ces personnes. Cependant, les choses ne sont pas aussi simples, et vous allez voir que ces comportements ne sont pas toujours imputables a l’habitude mais découlent aussi en grande partie de la génétique.
Une horloge interne décalée
Nos horaires d’endormissement et d’éveil sont gouvernés par un rythme interne (rythme circadien). Ce rythme et une sorte d’horloge biologique qui se synchronise (Grace à la lumière notamment) sur le cycle naturel terrestre de 24 heures mais qui dépend aussi de certains facteurs génétiques propres à chacun.
Nous possédons ainsi tous notre propre chronotype, notre propre façon d’organiser nos périodes de veille et de repos. Certains seront ainsi plus enclins à se coucher tôt et à se lever tôt tandis que d’autres ne pourront s’endormir qu’à une heure relativement tardive et se réveilleront naturellement aussi plus tard. Enfin, la plupart des gens aura un chronotype se situant entre ces deux extrêmes.
Des différences physiologiques avérées
C’est en Allemagne, à l’université d’Aix-la-Chapelle que des chercheurs ont découvert la preuve de l’existence de différences structurelles dans le cerveau d’individus lève-tôt et lève-tard. En scannant le cerveau de patients aux chronotypes dans la « norme » et en comparant les résultats avec les scans de cerveaux de patients lève tôt et lève tard, ces scientifiques ont remarqué une plus faible densité de substance blanche dans plusieurs parties du cerveau des « couche-tard ». Cette substance blanche est un tissu de type adipeux qui aide les cellules nerveuses à communiquer entre elles. On remarque souvent une diminution de ces tissus chez les personnes sujet à la dépression ou souffrant de troubles cognitifs.
Aussi, certains chercheurs ont récemment découvert l’existence d’une variante génétique ayant un impacte non négligeable sur le cycle circadien. Cette variante pourrait en effet agir sur notre propension à se coucher tôt ou tard en modifiant le rythme de sommeil/veille d’environ une heure par tranche de 24.
Être lève-tard : une malédiction, des solutions
On ne va pas se mentir : dans notre société ce sont bien les lève-tôt qui sont les plus favorisés. De nos jours se lever naturellement tôt et être ” frais et dispo ” de bonne heure comporte bien des avantages. Alors que les lève-tard seront encore entrain d’émerger avec leur troisième café, les lève tôt seront déjà dans un état productif ce qui leur sera favorable au travail par exemple.
Si vous faites partis des malchanceux qui ont du mal à trouver le sommeil le soir et ont tendance à trainer au lit le matin, voici quelques trucs et astuces qui vous aideront sans doute dans votre vie de tous les jours :
- Utilisez votre énergie du soir pour programmer votre journée du lendemain. Vous êtes moins productifs le matin ? Faites donc le soir ce que vous ne pouvez pas faire au réveil.
- Apprenez à déceler votre pic d’activité. Il devrait prendre place au cours de l’après-midi. Consacrez ensuite ce moment aux travaux importants que vous devez accomplir.
- Investissez dans un simulateur d’aube afin d’aider votre organisme à réguler votre cycle circadien. Grace à la lampe de cet appareil qui diffuse de façon progressive une lumière similaire à celle du jour, vous pouvez aider votre horloge interne à se synchroniser. Certains modèles comportent même une fonction « simulateur de crépuscule » permettant aussi de favoriser l’endormissement.
En bref, être lève-tard, ce n’est pas qu’une question de mauvaises habitudes ou de manque de volonté. Certains facteurs génétiques impactent notre horloge interne et nous prédisposent naturellement à trouver le sommeil plus ou moins tôt et donc à se réveiller plus ou moins tôt. Bien sur puisque de nos jours la norme impose à tout un chacun des réveils matinaux, il est fréquent pour les lève-tard de souffrir de leur situation. Mais grâce à quelques trucs et reflexes simples, il est tout à fait possible d’avoir une vie normale tout en étant un couche-tard!