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« Le train du sommeil » : mythe ou réalité ?

« J’ai raté le train du sommeil », « vas vite te coucher avant de rater le train du sommeil » : vous avez probablement déjà entendu ou proféré une telle affirmation sans pour autant réellement en comprendre le sens.

« Rater le train du sommeil » : Qu’est-ce que ça veut dire ?

L’idée d’un « train du sommeil » que l’on peut prendre ou louper sous-entend en fait que la possibilité de s’endormir n’apparait que ponctuellement et de façon périodique au cours du soir/ de la nuit. Comme pour prendre un train, on se doit alors d’être au rendez-vous (sous peine de devoir attendre le prochain TGV direction les bras de Morphée).

Cette idée parait absurde et contre-intuitive. On aurait en effet tendance à penser que c’est la fatigue accumulée dans la journée qui pousse à trouver le sommeil le soir venu. Ainsi, plus le temps passe le soir, plus il serait facile de trouver le sommeil.

Pourtant, on a tous déjà fait l’expérience de « rater le train du sommeil ». On se sent fatigués, on se dit même « je pourrais dormir, là !», et puis au lieu de se coucher, on entame (/poursuit) une activité. 30 minutes plus tard, lorsque l’on se glisse enfin sous nos draps, on se heurte pourtant à l’impossibilité de trouver le sommeil.

Le train du sommeil, ça existe !

Bien sûr, il ne s’agit pas ici vraiment de trains (on espère que vous l’auriez deviné) mais de processus physiologiques régissant le sommeil et qui se mettent en place sous forme de phases ou de cycles : les cycles du sommeil.

Pour en revenir à l’idée du train : un train du sommeil correspond à un cycle du sommeil. Quand vous commencez à ressentir de la fatigue le soir, c’est que votre corps enclenche le processus favorisant l’endormissement (il produit un certain taux de mélatonine, notamment) : c’est le moment de monter dans le train. S’en suivra ensuite un voyage en plusieurs étapes correspondant aux différentes phases du sommeil. Vous traverserez tout d’abord le pays du sommeil lent et légers puis vous vous engouffrerez dans les contrées reculées du sommeil profond. Enfin, après vous être aventurés dans les terres mystérieuses du sommeil paradoxal (la phase ou on rêve), le cycle s’achève. Vous pourrez alors soit vous réveiller, soit repartir pour un tour.

Au cours de la nuit, il y aura en général 5 ou 6 trains (ou cycles) de la sorte qui se succèderont. Si vous ne cédez pas à la fatigue lorsque le premier cycle commence, il est possible alors que vous ayez à attendre l’apparition du prochain.  Celui-ci aura lieu environ 90 minutes plus tard, ce qui correspond à la durée additionnée des phases de sommeil léger et profond.

Le rôle du rythme circadien

Bien sûr, le « train du sommeil » n’arrive pas à la même heure pour tout le monde. Ses horaires ne sont pas liés à l’heure universelle mais à une sorte d’horloge interne aux individus. Cette horloge interne est calquée sur les périodes naturelles terrestres d’alternance jours-nuit et régit pour tout un chacun une multitude de fonctions physiologiques (telles que l’éveil et l’endormissement). Cette temporalité interne et propre à chaque individu va définir pour tous ce qu’on appelle le rythme circadien.

Pour éviter de raté son « train du sommeil », il est primordial d’être à l’écoute de son rythme circadien. Cela veut dire d’abord se coucher quand on commence à en ressentir le besoin. Mais pour ne pas mettre à mal votre rythme interne, il est également souhaitable de s’efforcer à respecter une sorte de routine du sommeil : se coucher et se lever à peu près aux mêmes heures tous les jours.

Voilà, c’est la fin de ce petit zoom sur le train du sommeil. Alors ce soir souvenez-vous bien : soyez à l’écoute de votre rythme circadien, couchez vous quand vous êtes fatigués. Ainsi, vous serez à l’heure à la gare du sommeil pour monter dans le premier train !

Florent Dupuis

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